Vous êtes nombreuses et nombreux à lire mon texte et à m’envoyer vos messages. Je suis heureuse s’il apporte un peu de poésie à cette cause. Nous sommes toutes et tous concerné.e.s par le sort des arbres et nous souhaitons que la lumière soit faite sur toute cette histoire. Les arbres le méritent bien !

Je m’y assois en toutes saisons. J’y chante l’été lorsque je suis programmée. Il est le premier parc à avoir vu le jour à Vichy, en 1812 et il porte un bien joli nom.
Au delà du lac d’Allier, des thermes, des sources, des arcades, du pavillon Sévigné, la première chose que l’on admire à Vichy, si l’on aime la nature, ce sont les parcs.
Celui dont je souhaite vous parler aujourd’hui est le parc des Sources, l’un de mes préférés parce qu’il est comme une transition entre la nature et la ville. Un mélange des deux. Un passage quasi obligé si l’on vient des parcs longeant l’Allier et que l’on veut se rendre au coeur de Vichy.
Si l’on tend l’oreille, les arbres nous racontent des histoires.
Ils savent bien, eux, que le temps n’existe pas. Qu’à travers les siècles, c’est toujours la même chose qu’ils voient, ressentent et entendent … des rires, des mots, des joies, des peines, l’amour, au gré des saisons … la vie !
Ils nous parlent avec leur langage et à travers eux revivent les âmes d’antan car ils sont présents depuis si longtemps. Ils ont vu Napoléon 1er qui les a plantés là pour faire plaisir à sa mère faisant sa cure dans la ville d’eau. Cette dernière trouvait qu’il manquait cruellement de verdure pour se promener. Merci madame !
Du beau monde, comme on dit, ils en ont vu passer entre l’opéra et le Casino à côté, qui a remplacé un bassin d’eau. Des artistes très connus, programmés à l’opéra et des moins célèbres, comme moi, jouant et chantant en plein air dans le kiosque. Et tous ces anonymes, ces passants qui, comme aujourd’hui, défilent devant moi tandis que je vous écris.
Ce parc est un lieu de rencontre pour tout le monde depuis toujours.
On y vient boire l’eau purifiante. On y lit l’été, à l’ombre, bien protégé par nos amis feuillus. On y passe à vélo, on y prend le petit train ou la calèche. On s’y promène, on y mange à la pause de midi, les enfants y prennent leur goûter.
Des amoureux s’enlacent et s’embrassent, sur un banc, comme dans la chanson de Brassens. Un écureuil grimpe sur un tronc et saute de branche en branche. Un papillon vient se poser sur mon bras. Il y a tout un petit monde ici grâce aux arbres. Des oiseaux, des insectes et tout ce que l’on ne voit pas à l’œil nu.
Tout cela dure depuis deux siècles et je trouve cela extraordinaire.
Depuis que j’ai appris qu’ils allaient couper plus de cinq cents arbres dans ce parc, j’ai comme un pincement au cœur à chaque fois que j’y pense. Et c’est un déchirement quand j’y passe. « Attends … combien ? Non, c’est une blague ? » Un ami qui passe par là n’en revient pas.
Je me mets à les regarder, à les scruter même, ces arbres puis à les compter et … à les interroger. « Êtes-vous malades ? Tous ? Vraiment ? Une sorte de pandémie alors ? »
Ils me disent qu’ils sont très vieux certes mais que ça va, ils tiennent encore le coup.
« Regarde nos branches, nos feuilles, on est encore beau ! »
Oui vous êtes beaux, magnifiques même !
Vos racines ont l’air solide mais je ne suis pas experte.
« Il paraît qu’on abîme le béton et c’est vrai que par endroit il y a des failles mais de là à tout refaire ? C’est peut-être à cause de monsieur UNESCO ! » poursuivent-ils
« Celui-là, on ne l’a jamais vu mais tout le monde en parle. Bref, on gêne, tu vois,
ils disent même qu’on est devenu dangereux. »
Mes yeux s’écarquillent. Je ne vois pas de barrières ni de pancartes signalant un danger.
« Apparemment, personne n’a pris soin de nous et à présent on serait fichu, place aux jeunes quoi ! Mais t’emballe pas Iléa, si ça se trouve on est vraiment malade hein ! »
Je les regarde et mes larmes coulent. Malades ou pas, j’ai envie de tous les prendre dans mes bras. Nous n’avons pas pris soin d’eux ? Mais alors, personne n’a pu entretenir
ce parc durant toutes ces années ?
Tout cela a l’air complexe.
Alors, il y a une pétition pour avoir des explications concernant l’abattage prévu de ces arbres.
Il serait bien que la lumière soit faite sur toute cette histoire.
Je suis certaine que Mr Aguilera, maire de Vichy, aime les arbres et la nature
et qu’il n’agirait pas contre eux sans raison valable. Si ?
Je lis dans un article de la Montagne que pour lui c’est un véritable crève-coeur.
Je vous invite à signer la pétition du collectif, soit en ligne soit en téléchargeant
la version papier. Le plus vite sera le mieux.
Partagez-la autour de vous.
Merci pour les arbres du parc des Sources de Vichy
I L É A 

Signer la pétition en ligne :
Imprimer la pétition :